Aux début des années 20, avec l'importance qui a généré le Mouvement de psychanalyse et de pédagogie, avec l'appui de Freud, les psychanalystes et les
éducateurs ont cru à la possibilité d’une prophylaxie dans la mise en place
d’une « éducation sexuelle ». Or, très tôt, ils se sont rendus compte
que l’éducation sexuelle ne pouvait pas à elle seule être préventive. La
psychanalyse a marqué aussi les limites dans l’épreuve de la réalité. Comme le
signalent à juste titre Mireille Cifali et Jeanne
Moll, « la réalité psychique et ses conflits ne se maîtrisent pas si
aisément à partir des mesures éducatives, même rationnelles [1] ».
L’éducateur continue à éduquer du lieu de
son inconscient et l’enfant se retrouve toujours seul face à ses propres
énigmes, l’enseignant ou le psychologue croit traduire ladite
« vérité » de la parole, sur ce qu’est le symptôme de l’enfant. Selon Cifali et Moll,
accueillir les symptômes de
l’enfant est une position quasi intenable car cela implique pour l’adulte de
comprendre qu’il est nocif, et nous savons combien cette tâche est
impossible ; pourtant cette démarche permettrait à l’enfant d’exprimer sa
parole et son questionnement. « Est-il utile de préciser qu’une telle
position est quasi intenable », écrivent les auteurs, cette position
« exige de l’adulte qu’il comprenne et accepte d’être nocif, mais permette
néanmoins à l’enfant de vivre sa souffrance et pas de la refouler. Est-ce là un
nouveau paradoxe ? Gageons cependant qu’il est susceptible d’être plus
créateur que ceux qui grèvent habituellement l’acte éducatif ![2] »
L’expérience spécifique de la
psychanalyse avec des enfants nous oblige de tenir compte comment l’objet, la
jouissance et le savoir ont été donné au sujet enfant. D’autre part, la
pratique à plusieurs dans le milieu institutionnel, nous confronte à un thème
très vaste, mais aussi en particulier pour les praticiens des
C.M.P.P., aux rapports entre la psychanalyse et la pédagogie.