27/02/2016

"A propos de la psychanalyse et la pédagogie" Variations sur l'Autre

J'ai le plaisir de vous informer de l'apparition de mon livre à l'Harmattan. 
Celui-ci est la transfomation, en livre, de ma thèse soutenue à l'Université Paris 7 le 22 janvier 2014.

Amigos argentinos, 
esta es la noticia de la publication de mi tesis en francés en la edición  l'Harmattan. 





http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=49680

À PROPOS DE LA PSYCHANALYSE ET DE LA PÉDAGOGIE
Variations sur l’Autre Graciela Trabajo
Collection : La philosophie en commun
ISBN : 978-2-343-06381-2 • février 2016 • 308 pages • Prix éditeur : 32 euros
L’enfant ne peut pas vivre sans l’amour, sans l’entourage, et sans l’Autre. Cette approche s’oppose à une théorie qui tiendrait compte uniquement de la partie saine du moi du sujet enfant, « libre de conflit », et qui prône l’unification des pulsions préalable à la possibilité d’un traitement psychanalytique. En revanche, elle pose la question fondamentale de l’altérité chez l’enfant, dans la pratique de la psychanalyse et de la pédagogie. Nous nous démarquons de l’abord purement éducatif visant la conduite de l’enfant à travers les idéaux dans un but normatif. À cet effet, nous reprenons les apports de Lacan, notamment ceux des années 68-69, et ne perdons pas de vue ceux qui ont introduit la question, dans les années 55, en dialogue avec la philosophie. Il n’existe pas un clivage entre l’Autre et l’autre, mais une proximité entre l’Autre (A) et l’autre (a) ; car l’Autre est extérieur au sujet, mais aussi proche et intime. L’importance de l’objet a dans l’expérience psychanalytique et d’autres statuts de l’objet, soit transitionnel, autistique, ou de la perception, amène le clinicien à prendre en compte les trois dimensions limites de l’impossible : le sens, le sexe, et la signification. Est-ce cela le fondement du métier impossible du psychanalyste ? Éduquer et guérir sont deux champs très différents, pourtant, le débat reste toujours ouvert quoique, à notre avis, il soit presque oublié aujourd’hui. Les enjeux actuels, ainsi que notre travail en institution, exigent de nous un engagement et une réflexion approfondie sur notre pratique : c’est l’objet principal de ce livre.

Table de matières

Introduction

I. État du problème
II. Comment abordons-nous la question de l’Autre ?
III. D’un grand A à un petit a

PREMIERE PARTIE

Penser l’Autre au travers de ses dogmatismes
Chapitre premier- L’Autre éducateur

I. Aichhorn, la notion de délinquance latente
II. L’instituteur et l’Autre : Hans Zulliger (1893-1965)
III. Pfister et Freud, de la pastorale chrétienne à la psychanalyse
IV. Pédagogie et (ou) psychanalyse ? Controverses : Freud pédagogue ou antipédagogue
V. Bruno, de la carence affective à la répétition de l’abandon
Chapitre II- L’autre enfant des « adultes » ou l’idéal de la latence
I. Le point de vue psychanalytique de « l’infans de latence » : de l’idéal de l’éducation à l’idéal de la latence
II. Latence et désexualisation, l’idéal de l’enfant épanoui. La destinée œdipienne et la génitalité
III. L’éprouvé pubertaire : « Complémentarité » des sexes, entre l’objet et la pulsion ?
IV. L’Autre pubertaire, psychose pubertaire, rupture du développement
V. Quelques observations cliniques sur la fin de la latence et l’événement pubertaire : La colère d’Ismène
Chapitre III- L’Autre du symptôme sexuel : l’éducation sexuelle et l’adaptation du moi
I. Erik Homburger (Erikson), le concept d’identité et le développement psychosocial
II. Heinrich Meng (1887-1972) : une pédagogie de la sexualité est-elle possible ?
III. L’éducation sexuelle : Havelock Ellis (1859-1939)
IV. Siegfried Bernfeld, les limites de l’éducation sexuelle V. Le problème de l’adaptation chez Heinz Hartmann et la contestation de Jacques Lacan
VI. Élise, symptôme scolaire ou la peur de connaître l’impensable.

DEUXIEME PARTIE

D’une clinique de l’Autre à l’ (a)utre
Chapitre premier- L’envers de la théorie lacanienne à partir des années 1968-1969
I. D’ (Un) Autre à l’autre (1968-1969), de l’objet petit (a) et du plus-de-jouir
II. « Parier » plutôt qu’un pari chez Pascal
III. Au-delà du pari de Pascal, l’impasse entre l’éthique et le désir
V. La psychanalyse n’est pas un savoir du sexuel
VI. Vladimir, ou le regard de l’ange
Chapitre II- L’importance des objets dans la conduite de la cure avec des enfant
I. D’un Autre unique à un Autre multiple.Vers un Autre inconsistant. Jouissance absolue (Das ding) et jouissance comme fonction de bord (l’objet a)
II. L’invention de Jacques Lacan, l’objet (petit) a, l’objet transitionnel de Donald Winnicott, l’objet autistique de Frances Tustin
III. Bruno Bettelheim (1903-1990), psychanalyste et pédagogue
IV. L’enseignement de l’autre comme double. Les objets autistiques complexes, leur fonction de double. Le transfert entre le sujet supposé savoir et l’objet (a)
V. Des modalités de l’autre : l’animal qui devient « compagnon »
VI. Enzo, un enfant qu’on appelle autiste
Chapitre III- Les avatars du transfert dans la clinique avec des enfants : savoir, jouissance et objet a
I. Controverses institutionnelles : la technique à l’encontre du transfert. Éducation ou psychanalyse ?
II. Anna Freud et Mélanie Klein : accords, dissidences, impasses
III. Deux problèmes dans la psychanalyse des enfants : celui du Nom-du-père et celui du Sujet supposé savoir IV. Le réel, les réels, vers le transfert autre
V. La Norme, le normal, la normalisation
VI. Savoir et confiance, deux notions « en partage » entre la pédagogie et la psychanalyse ?

Conclusion

I. De la différence des métiers et de leur impossible à atteindre
II. De la différence du transfert dans la pédagogie et la psychanalyse
III. De la différence de l’objet entre la pédagogie et la psychanalyse

05/11/2014

Eloge des pratiques de l'altérité

Aux début des années 20, avec l'importance qui a généré le Mouvement de psychanalyse et de pédagogie, avec l'appui de Freud, les psychanalystes et les éducateurs ont cru à la possibilité d’une prophylaxie dans la mise en place d’une « éducation sexuelle ». Or, très tôt, ils se sont rendus compte que l’éducation sexuelle ne pouvait pas à elle seule être préventive. La psychanalyse a marqué aussi les limites dans l’épreuve de la réalité. Comme le signalent à juste titre Mireille Cifali et Jeanne Moll, « la réalité psychique et ses conflits ne se maîtrisent pas si aisément à partir des mesures éducatives, même rationnelles [1] ». L’éducateur continue à éduquer du lieu de son inconscient et l’enfant se retrouve toujours seul face à ses propres énigmes, l’enseignant ou le psychologue croit traduire ladite « vérité » de la parole, sur ce qu’est le symptôme de l’enfant. Selon Cifali et Moll, accueillir les symptômes de l’enfant est une position quasi intenable car cela implique pour l’adulte de comprendre qu’il est nocif, et nous savons combien cette tâche est impossible ; pourtant cette démarche permettrait à l’enfant d’exprimer sa parole et son questionnement. « Est-il utile de préciser qu’une telle position est quasi intenable », écrivent les auteurs, cette position « exige de l’adulte qu’il comprenne et accepte d’être nocif, mais permette néanmoins à l’enfant de vivre sa souffrance et pas de la refouler. Est-ce là un nouveau paradoxe ? Gageons cependant qu’il est susceptible d’être plus créateur que ceux qui grèvent habituellement l’acte éducatif ![2] » 
L’expérience spécifique de la psychanalyse avec des enfants nous oblige de tenir compte comment l’objet, la jouissance et le savoir ont été donné au sujet enfant. D’autre part, la pratique à plusieurs dans le milieu institutionnel, nous confronte à un thème très vaste, mais aussi en particulier pour les praticiens des C.M.P.P., aux rapports entre la psychanalyse et la pédagogie.  


[1]. Cifali Mireille ; Moll Jeanne, Pédagogie et psychanalyse, Paris, Bordas, 1985, p. 58.
2]. Ibid.

24/03/2014




Nous reprenons ce qui disait Freud en 1932. L’analyste n’pas à convaincre le patient de l’efficacité de la psychanalyse, ni changer l’avis des gens de la société : « Je vous en prie ne faites rien de tout cela. Ce serait inutile ; le mieux c’est de cacher tout à fait que vous en savez plus. Si cela n’est plus possible contentez-vous de dire que vous pensez, autant que vous sachiez, que la psychanalyse est une branche particulière du savoir, assez difficile à comprendre et à juger,qu’elle s’occupe de choses très sérieuses, de sorte qu’on ne peut pas l’approcher par quelques plaisanteries et que pour se divertir en société, on ferait mieux de se chercher un autre jouet. Naturellement, ne participez pas non plus à des essais d’interprétation quand les imprudents racontent les rêves, et résistez aussi à la tentation de gagner des gens à l’analyse par des récits de guérison ».[1]






[1] Freud Sigmund, Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, op.cit., p.183.