05/03/2010

Correspondance 1919-1937( Correspondencia 1919-1937)



"A l'ombre du père",
 Stéphane Michaud, Hachette Littératures,2006


L'auteur traduit la correspondance de ces deux femmes analystes. Lou et Anna forment un rempart affectueux autour de Freud. La correspondance 
s'arrête à la mort de Lou, en 1937. Un an plus tard Freud part en exile à Londres. Anna est toujours à côté de son père. 
Voici une lettre du livre de Michaud:


(El autor traduce la correspondencia de estas dos mujeres analistas. Lou y Anna forman una muralla de afecto alrededor de Freud. La corespondencia se termina en el momento de la muerte de Lou, en 1937. Un año después Freud se exila a Londres. Anna estara siempre al lado de su padre.
Aqui una carta del libro de Michaud:)






Lettre de Lou à Anna 14L
Chère Anna,
Bonne à rien comme je suis, j’ai ouvert ta lettre avec l’index au lieu d’utiliser un coupe- papier comme il est l’usage, tant j’étais impatiente. S’agirait- il d’un simple « arrêt » ou d’un séjour « approfondi », si tu dois être de retour à Vienne dès le 6 mai ? En vérité, juste au moment où mon visage était sur le point de s’allonger  tout à fait, il a suffi de poursuivre la lecture pour qu’il reprenne l’arrondi de la jeunesse : tu évoquais, en effet ton statut d’orpheline  à compter du 1er juillet et ta situation désolante qui me semble une chance extraordinaire : veillons à ce que le bref séjour que tu feras ici au printemps soit suivi d’une longue période estivale chez moi !Ah ! fais-le vraiment :  les framboises et les groseilles à maquereau seront mûres, comme le sont en nous-mêmes tant des choses que nous sommes incapables de régler, de goûter en quelques instants. Pour ce qui est du 6 mai, rien ne doit te retenir, naturellement ;je ne vois rien de pire que de causer par ma faute quelque chagrin a ton père :son anniversaire en serait gâché, ce serait comme s’il devait le fêter sans cigare[1]. En outre l’événement ne te serait seulement désagréable :tu ferais tout bonnement une fugue, en pleine connaissance de cause. –S’agissant de la date de ton départ d’ici :Tu as une phrase magnifique : le Dr Eitingon viendra te chercher, dis-tu. Mais ce que tu n’envisages que comme un « peut-être» doit devenir  un « à coup sûr ». J’en aurai une joie immense. Écris –lui surtout qu’il faut qu’il s’en tienne à cette idée ; elle trouvera bien alors à se réaliser.
Aucune nouvelle que je t’envoie d’ici , crois-le bien, n’a d’importance : simplement ne te laisse impressionner  par le relatif état d’abandon dans laquelle tu trouveras la maison (en particulier, au regard de toutes les maisonnettes individuelles de Hambourg, qui sont si bien tenues) ; nous ne pouvons rien, c’est dû d’ailleurs à des motifs particuliers[2]. Mon seul chagrin immédiat serait que cette fois, ta chambre ne sera pas dans ton pavillon [3](dont la situation jadis, ressemblait vraiment à celle du pavillon d’Anneliese ; entre-temps, de nombreux autres ont venus l’entourer).Ta chambre a émigré en ville[4]
Imagine-toi s’il te plaît, que tu t’es simplement trompée de porte.Le sais-tu ? Je me suis souvent figuré depuis des années, en mon for intérieur, que je n’avais nul droit de former des vœux, parce qu’il m’est réellement échu plus de bonheur dans la vie  qu’à quiconque. Il y a pourtant un vœux que je m’autorise malgré tout :que tu sois au cœur de ma vie, chère Anna, et qu’il te plaise de t’y établir au plus profond et au plus intime. Je sais depuis Vienne quelle place centrale y était vacante et t’attendait.
                                                                                                      Lou.
Oh non, une chose encore mes mesures de la naissance du cou au poignet(j’ai me semble t-il, des bras de singe ! Je croyais que la civilisation avait raccourci les pattes de devant) :75cm.



[1] 1- Tandis qu’Anna tient à Hambourg le ménage de son beau-frère et ses enfants, Freud écrit ces mos à LAS : « Ma fille-Anna, me manque beaucoup, si elle devait maintenant partir, je me sentirais aussi malheureux que si je devais, par exemple, abandonner maintenant le cigare »(Corr. LFR,13.3.1922)
[2] Le mot abandon est ici à double entente. D’une part la maison de Loufried, maison à colombages de la fin du XIX ème siècle avait besoin de réparations. Toutefois l’argent faisait défaut car Lou tirait que des revenus  irréguliers de sa pratique analytique et de la vente de ses livres, tandis que son mari, F.C. était à la retraite depuis 1920. Au sens figuré le mot s’applique aux conditions d’existence dans la maison telles qu’elles étaient développées aux cours des ans (voir infra, lettre 125 L). Une relation intime s’était établie entre Marie,   la bonne, qui depuis 1901, vivant avec eux, et F.C.Andreas que LAS en vint à refuser l’aide de Marie pour elle-même (voir infra, lettre 74L), sans que l’on puisse  dater exactement  cette décision (voir infra, lettre 384L). De nouvelles informations (G. Bautzmann) font apparaître les dessous avec plus de clarté. Elles ne réussiront  sans doute pas à mettre un terme  aux spéculations sur une possible paternité d’Andreas :en 1906, un compagnon, employé aux abattoirs de Rengshausen, près de Kassel fut contraint en tant que géniteur de Maria appelée petite Marie (Mariechen), première fille de Marie à verser une rente pour son entretien jusqu’à l’âge de 16 ans (1921). En août 1914, Marie épousa selon la procédure de mariage de guerre un ouvrier de Göttingen, le ramoneur et employé des chemins de fers ; August Stephan. Il habita Loufried avec la famille. En avril 1915, Marie met au monde une seconde fille, Erika Ruth, qui mourut de la scarlatine, peu avant Noël, à l’Hôpital d’enfants (Carnets, 1915, archives LAS). LAS aimait Maria, la première fille de Marie, née hors mariage en 1905, comme sa petite fille. Elle finit par l’adopter, sur la fin de sa vie.
[3] Loufried. Lorsque LAS acquit la maison  en 1903, en commun avec son mari, celle - ci était  tout à fait en dehors de la ville, au milieu  des champs et d’un parc paysager qui est aujourd’hui une forêt. Anna la décrit, à l’occasion de sa première visite, comme « une très petite » maisonnette qui n’a pas l’air très cossue »(Corr. SF-AF,25.4.1922)
[4] AF  fut logée dans la famille Bruns, Nikolausberger Weg 61( voir infra , lettre 16 L)


Carta de Lou à Anna 14L
Querida Ana,
Soy calamitosa, he abierto la carta con el indice en lugar de utilizar un corta-papel como se debe, estaba tan impaciente.Se trata de un simple « pasaje » o de una estadia « prolongada », si debes volver a Viena ya el 6 de mayo ?En realidad, justo cuando mi rostro comenzaba a alargarse , fué suficiente con leer para retomar la redondez de la juventud : evocabas , en efecto tu estatuto de huérfana contando a partir del 1ro de julio y tu situacion desoladora que me parece ser una suerte extraordinaria :  cuidademos  que la corta estadia que hagas aqui en primavera se siga de un largo periodo estival en casa ! Ah ! hazlo por favor : las frambuesas y las  pasas de Corinto  a la caballa  estaran maduras, como tantas cosas en nosotras incapables de resolver, de probar en algunos instantes.
Para el 6 de mayo, nada debe retenerte, naturalmente ; no veo nada peor que causarle una pena por culpa mia a tu padre : arruinariamos su cumpleaños ,es como si debiera festejarlo sin el cigarro[1] Por otro lado,de hecho no te seria desagradable :si hacieras una fuga, en pleno conocimiento de causa.-Tratandose de la fecha de partida de aqui :Tienes una frase magnifica : dices que  el Dr Eitingon vendra a buscarte pero eso que tu supones es un « quizas » y debe transformarse en una « certeza ». Para mi sera una alegria inmensa. Escribele sobretodo que debe mantenerse en esta idea ; asi finalmente terminara por realizarse.
No tengo  ninguna noticia importante  para darte de aqui : simplemente que no te dejes impresionar por el estado relativo de abandono en el que encontraras mi casa ( en particular, comparada a las casitas individuales de Hamburgo, que estan tan bien mantenidas, no podemos hacer otra cosa, por otro lado es debido , a problemas particulares[2]. Mi unica pena inmediata esta vez ,es que mi habitacion no estara en tu residencia [3](cuya situacion en el pasado, se  parecia verdaderamente a la casona de Anneliese ; mientras tanto otras fueron construidas alrededor). Tu habitacion a emigrado a la ciudad [4].Imagina por favor que te equivocas de puerta. Sabes una cosa ?  Durante años he imaginado, en mi foro interior,que no tenia derecho a pedir « deseos » porque  realmente he recibido mas felicidad que cualquiera. Hay sin embargo un deseo que me autorizo  a hacer a pesar de todo : que estés en el centro de mi vida, y que te guste  establecerte en lo mas profundo y  lo mas intimo. Sé  que después de Viena, un lugar central y vacante en ella te esperaba.
                                                 Lou.
Ah non, otra cosa todavia, mis medidas del nacimiento del cuello al puño ( Me parece que tengo, brazos de mono ! Yo creia que la civilizacion habia acortado las patas de adelante)75 cm.



[1] Mientras Anna se ocupa en Hamburgo del hogar de su cuñado y sus sobrinos, Freud escribe estas lineas a LAS « Extraño mucho a mi hija Anna, si tuviera que irse , me sentiria tan desdichado como si tuviera que dejar el cigarro »(Corr. LFR,13.3.1922)

[2] La palabra « abandono » tiene doble sentido. Por un lado la casa de Loufried, casas de madera de fin de siglo XIX tenia necesidad de arreglos. Sin embargo el dinero faltaba ya que Lou recibia un sustento de manera irregular de su practica analitica y de la venta de sus libros, ya que su marido, F. C. Andreas estaba jubilado desde 1920. En el sentido figurado esta palabra señala el estado en el que se desarrollaban las condiciones de los ultimos años(ver infra, carte 125L).Una relacion intima se establecio entre Maria, la criada, que desde 1901, viviendo con ellos, y F.C. Andreas,que LAS llega a rechazar la ayuda de ésta para ella –misma(ver infra carta 74L), sin que se  pueda establecer esta decision( ver infra carta 384L). Nuevas informaciones  (G. Bauztmann) dejan aparecer las intimidades con mas claridad. No pondran téerminao a las especulaciones acerca de la paternidad de Andreas : en 1906, un compañero,empleado en los mataderos deRengsausen fué obligago, cerca de Kaseel fué obligado, como « genitor » de Maria, llamada  pequeña Maria( Mariechen), primera hija de Maria, a pagar una renta por su entrevista hasta la edad de 16 años(1921). En 1914 , Maria se casara  segun el procedimiento de guerra con un obrero de Göttingen, el desollinador y empleado ferroviario August Stephan.Vivira en Loufried con la familia.. En abril 1915,Marie da nacimiento a su segunda hija, Erika Ruth,que murio de escarlatina, poco antes de Nöel, en el Hospital de niños(Carnets 1905, LAS). LAS queria a Maria, la primera hija de Maria, nacida fuera del matrimonio en 1905, como su propia nieta . Termino adoptandola al final de su vida.

[3] Loufried. Cuando LAS adquiere la casa en 1903, junto con su marido, ésta estaba a las afueras de la ciuda, en medio del prado y de un parque paisajista que ahora es un bosque. Anna la describe , a la ocasion de su primera visita, como « una muy pequeña » casita sin opulencia. »(Corr.SF_AF,25.4.1922)
[4] Anna Freud fué albergada en lo de los Bruns,Nikolausberger Weg 61( ver infra, carta16L)

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