Pourquoi choisir de s'analyser
Oui, plutôt que de « faire » une analyse, la vraie question
reste celle de s’analyser. L’analyste est à la place de celui à qui le patient suppose un savoir. Mais,
l’analyste a intérêt à ne pas croire qu’il a ce savoir, bien au contraire il n’est
que supposé. Ce savoir n’est pas absolu. Le seul qui sait c’est le patient.
L’analyste est le maître de la cure, pourtant seulement le sujet qui s’analyse
arrive à savoir quelque chose sur son désir. Le désir est inconscient, mais « des bribes » de ce savoir, nous
permettent d’avancer dans la cure. L’analyste n’est pas un directeur de
conscience ni un guérisseur, il n’est
pas l’exemple d’une conduite à partir de ses idéaux.
La psychanalyse est différente des psychothérapies. Les
psychothérapies s’occupent du bien être, de retrouver la confiance en soi. Ce n’est
pas cela le principe de l’expérience psychanalytique, toutefois cela peut
arriver par surcroît tout au long d’une cure. C’est une erreur de croire que la
psychanalyse ne s’occupe que de la négativité du sujet.
Il y a les premiers
entretiens avec l’analyste. Les affects sont au premier rendez-vous :
angoisse, pudeur, sentiment d’abandon, peur de l’effondrement, désolation,
douleur morale.
Après ces premières séances, nous commençons
à rêver et nous entamons le déchiffrage des nos rêves. Nous rêvons de plus en plus, nous rêvons pour
l’analyste. Ça y est, le transfert s’installe. C’est ce qu'on
appelle « la lune du miel » du transfert, nous parlons de nos
rêves à chaque séance. Les affects peuvent enfin s’apaiser. Mais les lunes de
miel se terminent et le plus difficile est de continuer à venir voir
l’analyste, les séances se font parfois longues et « chères ».
Parfois nous avons l’impression de ne pas avancer, de parler toujours de la
même chose. Nous nous décourageons. Le rapport à un Autre solide, imaginaire qui perturbe notre vie quotidienne devient insupportable. Mais, ce grand Autre devient inconsistant petit à
petit. Nous avons l’impression de dire et de répéter toujours
la même ritournelle, sous risque d’endormir l’analyste nous nous
rapprochons de la fin de l’analyse. Nous choisissons le divan car il peut
s’avérer compliqué continuer à parler
dans une face à face, une suspension du regard est nécessaire. Le plus difficile à respecter c’est
l’association libre. Ainsi nous commençons le long chemin de l’analyse
personnelle. Parfois elle est longue car que nous le voulons. C’est le meilleur
investissement de notre vie. Ce n’est pas une thérapie brève, de courte durée,
c’est bien une autre chose. C’est l’ouverture de l’inconscient. A contre
temps de la société de consommation, l’analyse n’est pas un objet jetable. Elle
n’a pas une valeur d’échange ni d’usage. Cela perdure et préserve la planète.