04/05/2012

Pourquoi choisir de s'analyser


Oui, plutôt que de «  faire » une analyse, la vraie question reste celle de s’analyser. L’analyste est à la place de celui à qui  le patient suppose un savoir. Mais, l’analyste a intérêt à ne pas croire qu’il a ce savoir, bien au contraire il n’est que supposé. Ce savoir n’est pas absolu. Le seul qui sait c’est le patient. L’analyste est le maître de la cure, pourtant seulement le sujet qui s’analyse arrive à savoir quelque chose sur son désir. Le désir est  inconscient, mais  « des bribes » de ce savoir, nous permettent d’avancer dans la cure. L’analyste n’est pas un directeur de conscience ni  un guérisseur, il n’est pas l’exemple d’une conduite à partir de ses idéaux.
La psychanalyse est différente des psychothérapies. Les psychothérapies s’occupent du bien être, de retrouver la confiance en soi. Ce n’est pas cela le principe de l’expérience psychanalytique, toutefois cela peut arriver par surcroît tout au long d’une cure. C’est une erreur de croire que la psychanalyse ne s’occupe que de la négativité du sujet.
 Il y a les premiers entretiens avec l’analyste. Les affects sont au premier rendez-vous : angoisse, pudeur, sentiment d’abandon, peur de l’effondrement, désolation, douleur morale.
Après  ces premières séances, nous commençons à rêver et nous entamons le déchiffrage des nos rêves.  Nous rêvons de plus en plus, nous rêvons pour l’analyste. Ça y est, le transfert s’installe. C’est ce qu'on appelle «  la lune du miel » du transfert, nous parlons de nos rêves à chaque séance. Les affects peuvent enfin s’apaiser. Mais les lunes de miel se terminent et le plus difficile est de continuer à venir voir l’analyste, les séances se font parfois longues et « chères ».
Parfois nous avons l’impression de ne pas avancer, de parler toujours de la même chose. Nous nous décourageons. Le rapport à un Autre solide, imaginaire qui perturbe notre vie quotidienne devient insupportable. Mais, ce grand Autre devient inconsistant petit à petit. Nous avons l’impression de dire et  de répéter toujours la même ritournelle, sous risque d’endormir l’analyste nous nous rapprochons de la fin de l’analyse. Nous choisissons le divan car il peut s’avérer compliqué continuer à parler  dans une face à face, une suspension du regard est nécessaire. Le  plus difficile à respecter c’est l’association libre. Ainsi nous commençons le long chemin de l’analyse personnelle. Parfois elle est longue car que  nous le voulons. C’est le meilleur investissement de notre vie. Ce n’est pas une thérapie brève, de courte durée, c’est bien une autre chose. C’est l’ouverture de l’inconscient.  A  contre temps de la société de consommation, l’analyse n’est pas un objet jetable. Elle n’a pas une valeur d’échange ni d’usage. Cela perdure et préserve la planète.