Le malaise dans la civilisation-S. Freud

 La polémique sur la psychanalyse continue, à nous d'en tirer la conclusion. On peut se demander si ce débat évitera la souffrance individuelle et s'il est  en rapport avec notre pratique. La pratique de tous ceux qui écoutent des patients, luttent tous les jours contre les orientations arbitraires, parfois seuls dans les hôpitaux, CMP, CMPP, prisons ou leur cabinet. La réflexion passe entre ce qui est du collectif et du singulier (le particulier, l'individuel?), ou bien comme dirait Lacan l'ex-time.

 Le malaise dans la civilisation- Traduit de l'allemand par Bernard Lortholary, Points
in Hors-série, Le Monde. Sigmund Freud, la révolution de l'intime.

 "La question cruciale pour le genre humain me semble être de savoir si dans quelle mesure l'évolution de sa civilisation parviendra à venir à bout des perturbations de la vie collective par l'agressivité des hommes et leur pulsion d'autodestruction. Sous ce rapport, peut-être que précisément l'époque  actuelle mérite un intérêt particulier. Les hommes sont arrivés maintenant à un tel degré de maîtrise des forces de la nature qu'avec l'aide de celle-ci il leur est facile de s'exterminer les uns les autres jusqu'au dernier. Ils le savent , d'où une bonne part de leur inquiétude actuelle, de leur malheur, de leur angoisse. Il faut dès lors espérer que l'autre des deux "puissance célestes", l'éros éternel, fera un effort pour l'emporter dans le combat contre son nom mois immortel adversaire.Mais qui peut prédire le succès et l'issue?"

(A cette question posée à la fin de Malaise dans la civilisation, Freud refuse d'apporter une réponse consolatrice. Cette interrogation ne figure pas dans l'édition originale de 1930:Freud l'a rajoutée  après les élections législatives allemandes de septembre 1930, marquées par une poussée  du parti nazi
(18 % des voix, 107 députés au Reichstag).A cette date Freud exprime son pessimisme:"Nous allons vers de sombres temps. Je ne devrais pas m'en soucier, avec l'apathie de la vieillesse, mais je ne peux m'empêcher d'avoir pitié de mes sept petits-enfants")
in Le Monde, Hors série, P52.

Vous pouvez suivre le débat Roudinesco-Onfray faisant le lien suivant:
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100416/18956/roudinesco-deboulonne-onfray